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- Le square Georges-Roux fait peau neuve
Comme annoncé par Jean-Sébastien Laloy, à l’occasion de ses voeux à la population, la toute nouvelle grenouille, troisième du nom et chère aux Cussétois, retrouvera sa place sur un nouveau bassin, et dans le square aujourd’hui en cours de réhabilitation. Cette annonce, qui a suscité les encouragements de la population prouve l’attachement du public à son fameux batracien aux prises à de nombreuses tourmentes. Ces travaux d’aménagement qui concourent à la redynamisation du coeur de ville, font suite aux travaux déjà réalisés sur la Place Victor-Hugo et du Pôle intermodal.
Un square aux multiples visages et usages
Entre 1476 et 1483, la Ville de Cusset est protégée par des murailles construites par l'architecte Vauzy de Saint-Martin, à la demande du roi Louis XI. Quatre portes permettent d'accéder à la place forte, dont la porte dite depuis au moins 1442 "porte de la Mère" qui se dresse sur l'emplacement de l'actuelle place Louis-Blanc.
Ce nom « porte de la Mère » tient du fait qu’à cet endroit la mère abbesse perçoit l’octroi sur les marchandises (pierre encore visible sur le pont) ; en effet, la porte, dirigée vers Vichy et vers l'Auvergne, sert d'accès pour tout le trafic de bestiaux et de produits divers (bois, pierres, vin, froment, seigle, avoine). C'est la plus vaste des portes, composée d'un corps de garde et d'une cour anglaise (piège rempli d'eau grâce au fossé qu'elle enjambait) et terminée en éperon.
Dès le XVIIe siècle, les fortifications, devenues inutiles, sont abattues. En 1765, l'abbaye de bénédictines achète les terrains bordant les fossés et la démolition de la porte de la Mère commence en 1770. La place va être nommée place aux Bois car elle sert d'entrepôt au bois provenant de la Montagne Bourbonnaise ; s'y tient aussi le marché aux petits cochons.
C'est de cette place que le 25 mai 1876, jour de la fête de la ville, s'élève un ballon gonflé au gaz. En 1882, elle prend le nom de Louis Blanc (1811-1882), homme politique, membre du gouvernement provisoire de 1848, auteur d'une Organisation du travail et d'une Histoire de la Révolution française.
Dans les années 1930, le maire Georges Roux décide de l'agrémenter d'un jardinet et d'un bassin au centre duquel trônera une grenouille, si bien que les Cussétois désigneront désormais le lieu de "place de la Grenouille".
La mémoire du Maire et Conseiller Général Georges Roux (1879-1952) est conservée au dos de la fontaine grâce à son buste sculpté par Robert Mermet (1896-1988). Afin d’honorer sa mémoire, le petit square portera à compter du 22 août 1952, son nom : « Square Georges-Roux ».
C'est également à Robert Mermet qu'est passée dans les années 1940 la commande d'une nouvelle statue pour le bassin. Il conçoit une maquette présentant un garçonnet jouant avec une petite grenouille, mais faute de moyens financiers, seule la grenouille en bronze est réalisée qui sera inaugurée en août 1953.
Mais la grenouille est dérobée une nuit de juillet 1996. Les enfants de l'Institut Médico Pédagogique du Moulin de Presles réalisent alors une nouvelle grenouille, en résine verte ponctuée de taches multicolore ; l'inauguration a lieu le 18 décembre 1996, mais le sort s'acharne à nouveau et cette deuxième grenouille est vandalisée un an plus tard.
2019 marquera donc, le retour de la grenouille.
Car, dans le cadre de la rénovation du centre-ville,
les élus cussétois ont souhaité redonner vie à ce petit square laissé à l’abandon.
Côté aménagements
Côté travaux, les services techniques s’attèleront à reprendre les peintures des bancs et de la clôture en couleur corten, de sorte à harmoniser le mobilier urbain avec celui du cœur de ville.
Le bassin recréé par l’entreprise Eiffage d’une surface de 25m2 pour un volume d’eau de 10m3, profitera d’un système d’alimentation en eau qui se fera via la source de La Font Fiolant, canalisée sous la place Louis-Blanc. Un raccordement sera effectué sur la conduite et, par gravité, la pression opèrera naturellement pour obtenir le jet nécessaire émis depuis la future grenouille.
Concernant la verdure, le square accueillera sur la partie basse (côté bassin) six lilas des indes au feuillage rose et sur la partie haute, deux variétés de pommiers et pruniers qui permettront de favoriser la pollinisation par les insectes.
Au sol sera posé, sur les deux parties, un revêtement alvéolaire rempli de gravillons. Un massif en pelouse agrémentera, en complément, la partie basse pour plus de verdure.
Un jardin potager avec les Incroyables comestibles
Si l’espace vert de la partie basse verra l’implantation de quelques plantes vivaces, la partie haute, située au pied de la statue de Georges-Roux, se transformera en jardin potager ; une belle initiative proposée par le collectif citoyen Les Incroyables comestibles qui s’active déjà beaucoup sur Cusset et plus que jamais sur le site. Sur le square, les Incroyables comestibles proposeront différentes variétés de plantes aromatiques.
La grenouille, troisième du nom
C’est à l’occasion d’une rencontre avec le Maire que Jacques Thierry, Inspecteur général honoraire de l’éducation nationale et ancien Président du jury général du concours “Un des Meilleurs Ouvriers de France”, recommande la section Fonderie du Lycée Guimard de Lyon pour de la conception d’une nouvelle grenouille afin d’agrémenter le projet de rénovation du square Georges- Roux, piloté par la Municipalité.
- Plusieurs étapes de fabrication auront été nécessaires afin d’élaborer le batracien de 30 kilos de fonte.
- Réalisation d’une maquette pour servir de modèle
- Après une analyse approfondie des parties pouvant poser problème lors de la phase du moulage, deux moules en sable à prise chimique ont été réalisés (partie haut, partie basse)
- Une fois les deux parties prêtes, ces dernières sont assemblées pour n’en faire qu’une. Le métal en fusion est versé dans le moule.
- Après refroidissement, la grenouille passe au nettoyage.
Le 20 décembre 2018, juste avant les fêtes de fin d’année, la nouvelle grenouille de Cusset voit le jour. Il aura fallu trois tentatives pour que la nouvelle recrue sorte entière du four de la fonderie. Et c’est grâce à Sam Blanc, Mickaël Bohme, Marouan Boughamni et Robin Picard, encadrés par leur professeur Jean-Marc Leplat que la grenouille retrouvera son bassin trop longtemps délaissé.